Il y a trois mois, personne n’aurait parié un sou sur Jeremy Corbyn. Le député, élu du quartier londonien d’Islington, caracole pourtant en tête des sondages pour la primaire du Parti travailliste qui débute ce vendredi 14 août.

Longtemps, l’échec du Labour a été attribué à un positionnement considéré comme trop à gauche et les propositions de Jeremy Corbyn n’ont pas été prises au sérieux. Mais sa popularité grandissante oblige désormais les médias britanniques à revoir leur copie.

Car depuis plusieurs semaines, il remplit les salles de meeting et suscite l’enthousiasme des électeurs. Au point qu’une “Corbynmania” naisse dans les rues de Londres, selon le Sunday Times. Des sympathisants l’attendent à la fin de ses discours, l’ovationnent et l’adulent comme une star de la pop chez les adolescents. Le journal britannique, édition dominicale du Times, lui reconnait des qualités d’orateur certaines et ironise : “Même des hommes plus âgés et parfaitement hétérosexuels, ont l’air amoureux de lui”

Dans les rangs travaillistes, le candidat ne fait pas l’unanimité. Tony Blair, a même déclaré que “ceux dont le cœur penche pour Corbyn ont besoin d’une transplantation”, rapporte The Guardian.

Comme les autres candidats, l’ancien Premier ministre prône une position centriste pour satisfaire un maximum d’électeurs. Jeremy Corbyn, lui, s’oppose au nucléaire et à l’austérité et “défend la renationalisation des chemins de fer et des énergies”, précise le quotidien britannique.

”La victoire de Corbyn causerait des tensions au sein du parti puisqu’il représente la petite fraction d’électeurs qui a refusé le consensus néolibéral”, poursuit le journal. La question ne se pose pas encore. Mais la popularité de l’élu d’Islington montre que les Britanniques “ont envie de bousculer le statu quo” du système bipartite.

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Charlotte Onfroy-Barrier  Courrier international - Paris

Publié le 14/08/2015 - 17:23

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