• Comprendre le commerce équitable

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    Le label Fairtrade/Max Havelaar est le label le plus répandu offrant les garanties du commerce équitable. Présent dans 25 pays consommateurs, il aide des producteurs dans 70 pays. L’Association Max Havelaar France représente ce label international en France. Pour les produits qui ne poussent pas sous nos latitudes, notamment le thé, le café, la canne à sucre et quelques fruits exotiques, optons donc pour l’équitable ! Mais quelles sont les garanties de ce label ?

    Le commerce équitable fait le choix de défendre les petits producteurs fortement menacés par l’agriculture intensive. Ces petits producteurs se regroupent en créant des coopératives dont tous les producteurs membres sont propriétaires pour s’émanciper des intermédiaires, mutualiser leurs efforts, bénéficier d’un soutien technique et avoir un accès direct aux marchés internationaux.

    L’insertion dans les filières équitables donne en plus aux producteurs les moyens financiers, organisationnels et techniques de  diversifier leurs productions agricoles et de maintenir leurs activités de cultures vivrières au sein de l’exploitation. Cela a pour effet de redynamiser le tissu rural et de renforcer l’ancrage des populations, d’où une réduction de l’exode rurale.

    Les mécanismes du commerce équitable

    Le commerce équitable garantit un prix minimum d’achat au producteur et couvre au minimum ses coûts de production et de sa vie familiale. Ce revenu  lui offre la possibilité d’investir et d’améliorer ses conditions de vie. Il permet notamment de faire face aux importantes variations des cours des matières premières et de le protéger vis-à-vis des aléas climatiques. Le commerce équitable instaure, comme pour les Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), un préfinancement des récoltes, qui permet d’éviter aux producteurs l’endettement. Ce préfinancement peut aller jusqu’à 60 % du montant du contrat, le minimum étant défini par le producteur en question. Ce système est particulièrement important, car les producteurs n’ont souvent pas le capital nécessaire pour acheter les intrants ou pour vivre entre la commande et le règlement.

    Ce commerce alternatif assure aussi une prime de développement aux coopératives ou aux organisations de travailleurs, qui décident par concertation interne de son utilisation. Ainsi, on n’impose pas un modèle externe inadapté aux réalités locales. La prime est l’un des instruments qui doit permettre aux producteurs d’être acteurs de leur propre développement. Grâce à cette prime, le commerce équitable renforce l’organisation des petits producteurs, afin qu’ils se développent et qu’ils atteignent, à terme, leur autonomie. Cette prime sert à des investissements collectifs de type social ou économique. Ainsi, les producteurs peuvent investir pour améliorer la production et les ventes : machines, installation de séchage du café, etc. Ceci est d’autant plus important que, souvent, une partie des récoltes est perdue parce que les paysans manquent de moyens élémentaires pour stocker leurs productions, les transporter jusqu’à des lieux de vente éloignés, ou les transformer en denrées non périssables. Ils peuvent aussi investir pour améliorer la qualité de vie de la communauté : construction d’écoles, de centres de santé, de maisons, de routes, de formation, etc.

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    Réduire les intermédiaires…

    Dans la mesure du possible, le commerce équitable vise à réduire le nombre d’intermédiaires dans la chaîne d’approvisionnement, du producteur jusqu’au consommateur. Favoriser la transformation dans les pays du Sud est également une démarche importante, mais n’est pas toujours réalisable. Il n’est en effet pas possible d’acquérir l’outil de production et le savoir-faire du jour au lendemain. Cela demande un travail de longue haleine qui a besoin d’être financé, par exemple grâce à la prime de développement. Les réalités sont donc diverses.

    Prenons quelques exemples. Le chocolat est intégralement transformé en Europe, car il s’agit d’un produit très sensible aux changements de température. En revanche, le sucre est de plus en plus transformé directement par les organisations de producteurs de canne à sucre.  Si le café est toujours torréfié en Europe,  le café soluble est quant à lui produit au Sud. Enfin, les jus de fruits sont presque toujours préparés au Sud.

    Bio et équitable ?

    La majeure partie des pesticides chimiques utilisés dans les pays en développement sert à la culture du thé, du café, de la canne à sucre et de quelques fruits exotiques. Dans ces conditions, il est important d’assurer la double certification « équitable » et « bio ». Le label Fairtrade/Max Havelaar doit donc côtoyer le label « AB » sur l’emballage pour garantir la double certification, car qui dit « équitable » ne veut pas forcément dire « bio » ! À lui seul, le label Fairtrade/Max Havelaar garantit tout de même que les producteurs sont engagés à prendre soin de leurs ressources naturelles et qu’ils n’utilisent ni les pesticides les plus dangereux ni OGM.

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    Il existe un autre label, le label « Bio équitable » de Biopartenaire qui certifie pour sa part uniquement des produits issus du commerce équitable et certifiés AB. Bio équitable impose un engagement des importateurs sur des volumes et ce, sur une durée d’au moins 3 ans. Ces produits sont uniquement commercialisés en magasins spécialisés.

    Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com

     

     

    http://www.natura-sciences.com/

     

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