Pour la première fois, tous les collectifs du Front de Gauche de Bretagne étaient invités à se retrouver à Baud, le 18 juillet. Objectif, entre autres, la campagne des régionales qui débutera dès la rentrée. Une première étape qui a réuni la quasi-totalité des collectifs de la région.

Lorsque le Front de Gauche du Morbihan a lancé l’invitation à tous les collectifs de Bretagne, ses animateurs pariaient sur une participation de quarante à soixante personnes. Il a fallu rajouter des tables et parler fort pour se faire entendre. Car en fait, une centaine de militants ont consacré une grande matinée à étudier la situation politique et à envisager la campagne des élections régionales.

Un premier succès au moment où les acteurs de l’ultra-libéralisme redoublent d’efforts pour faire plier les peuples. A l’instar de l’humiliante campagne contre le peuple grec dans un déni de démocratie sans précédent eu Europe depuis soixante ans. De nombreux participants évoquent, avec interrogation, les événements récents qui malmènent Syriza et Alexis Tsipras, tout en renouvelant un soutien entier à l’action de la gauche grecque. 

 Une volonté d’unité et de clarté

D’entrée, l’assemblée a posé les bases de l’attitude du Front de Gauche en Bretagne à l’entame de la campagne des régionales. Elle a salué la décision des fédérations de Bretagne du Parti communiste de mener campagne uniquement au sein du Front de Gauche. A la différence de 2010, où les communistes étaient divisés.

Il est également acquis que le PCF n’envisage pas d’alliance avec le PS que l’assemblée situe clairement en dehors de la gauche. La politique conduite par les socialistes au pouvoir n’est pas compatible avec la recherche du progrès social, d’une ambition écologique et d’une visée de justice.

Le Parti de gauche affirme vouloir mener une campagne résolument anti-libérale, en avançant des solutions pour la région. Il s’interroge sur la façon de réussir le rassemblement de tous les citoyens à la recherche d’une alternative de progrès. Il réfléchit à définir des modes de décisions innovants dans cette campagne.

Plusieurs représentants d’Ensemble ! et de République et Socialisme ont souligné l’impératif de mener une activité « très très » unitaire en convoquant ce qui nous rassemble avant tout. Les fractures et les divergences sont souvent qualifiées d’opportunisme ou de postures.

 Une campagne avec les citoyens mobilisés

Un sentiment partagé par la quasi-totalité des participants qui se considèrent d’abord citoyens, certes engagés, capables de travailler à l’intérêt général du Front de Gauche et de son programme L’Humain d’abord. Une conception qui permet aux militants de confirmer la justesse de notre démarche auprès de la population.

Tous les intervenants confirment que la participation des citoyens à la campagne est un impératif. Des citoyens qui participent, nombreux, aux luttes pour le maintien de l’emploi, pour l’avenir d’une agriculture raisonnable, pour le maintien des services publics, pour le renforcement de la laïcité dans une région où elle est particulièrement malmenée.

Cette porte ouverte au mouvement citoyen ne s’oppose pas à la recherche d’alliances avec les forces politiques délibérément en rupture avec les tenants du pouvoir, rétrogrades et autoritaires. L’idée de solliciter rapidement les animateurs d’Europe Ecologie Les Verts, de Nouvelle Donne et aussi de la Nouvelle Gauche Socialiste rencontre un fort écho dans l’assistance.

Programme partagé et organisation transparente

Le temps presse. Plusieurs participants proposent de ne pas tarder à construire le programme. Il est convenu de se retrouver durant le mois d’aout pour travailler à son élaboration. Une rédaction qui devra faire la part belle à l’agro-alimentaire, à la mer. Mais aussi aux services publics, avec des zooms sur la politique de santé et sur celle de l’éducation notamment. En contrepoint des identitaires et de certains régionalistes, nous décrirons le modèle breton qui définira une citoyenneté régionale généreuse, ouverte solidaire et humaniste.

Au moment de conclure cette première étape, les participants sont convenus de mener une campagne ouverte, dynamique. Rendez-vous est pris pour une autre rencontre dans un mois. Des propositions concrètes d’organisation seront présentées.

De toute évidence, le Front de Gauche de Bretagne est en ordre de marche pour les prochaines échéances. Et cette première rencontre, initiée par les collectifs du Front de Gauche du Morbihan, sonne comme « l’appel du 18 jui…llet ».

Pierre Chardon, FDG Morbihan